Avec St Bernard, au terme de notre périple quadragésimal, nous parvenons à la région du CIEL ! et précisément en ce temps de la Passion et de la Mort de NSJC qui nous en a rouvert l’accès !
Le mot ‘Ciel’ s’applique d’abord à la voûte céleste qui, par son immensité et sa clarté, se trouve être toute indiquée pour désigner la réalité mystique et mystérieuse du séjour bienheureux des Anges et des Saints avec Dieu. Hélas ! beaucoup de gens ne croient pas plus au Ciel qu’à l’Enfer ! Le Ciel porte encore le nom de Paradis, qui signifie « jardin de plaisance », dénotant bien l’attrait que peut avoir le lieu de la béatitude. Notre-Seigneur parle volontiers du « Royaume des Cieux ».
Comment se présente-t-elle, cette région du ciel ? St Bernard devient lyrique : « C’est un lieu de plaisir, où les justes sont abreuvés du torrent de volupté, un lieu de clartés, où les saints brilleront comme la splendeur du firmament ; un lieu d’allégresse, où ils seront comblés d’une joie éternelle ; un lieu d’abondance, où rien ne manque à ceux qui jouissent de la vision béatifique ; un lieu de délices où le Seigneur fait ressentir sa douceur à tous les bienheureux ; un lieu de paix…un lieu d’admiration ; un lieu de satiété…un lieu de vision… »
Qui va au Ciel ? Ceux qui y sont appelés…Jésus ayant offert sa vie pour le salut de tous les hommes, tous les hommes sont sauvés en principe, et donc tous devraient se retrouver au Paradis. Ce n’est pas si simple, vous le savez…car il nous faut, chacun, répondre à un appel exigeant : la voie étroite qui demande une ascèse (épître 3ème dim de Carême), et l’apprentissage de la contemplation, dans l’état de grâce, l’esprit de prière, la charité parfaite. Et puis l’homme a la liberté de refuser l’amour que Dieu lui porte.
Que trouvera-t-on au Ciel ? eh bien, « l’état de perfection fait de la réunion de tous les biens ».
Nous avons dit qu’en Enfer comme au Purgatoire, il y avait une double peine : celle du dam et celle du sens. Ici, il y aura une double béatitude :
–la vision béatifique, ou béatitude de l’âme en présence de son Dieu. Alors l’activité des vertus intellectuelles et morales que nous avions sur la terre trouvera son plein rassasiement dans une connaissance qui exclura toute ignorance de ce qu’il leur convient de savoir et qui exclura aussi toute erreur. Et nous jouirons aussi de l’amour des autres élus particulièrement de ceux avec qui nous avions des liens terrestres.
-la béatitude du corps : ce corps que nous retrouverons sera impassible (pas de souffrance), subtil (spiritualisé), doué aussi de clarté et d’agilité.
« Que les yeux de vos désirs fassent le tour de cette bienheureuse région…Ainsi, après que vous aurez considéré des yeux de l’esprit des richesses si précieuses, que tout le trésor que vous amasserez soit L’AMOUR de DIEU ». Comment mieux finir notre Carême qu’en nous remettant à plein cœur à cet apprentissage de notre vie céleste où la foi et l’espérance auront disparu, mais où la CHARITE demeurera à jamais ?
Il serait prétentieux de vouloir donner ici la liste des moyens permettant d’AIMER DIEU ! St Bernard affirme « la véritable manière d’aimer Dieu, c’est de l’aimer sans bornes et sans limites »
Précisons simplement quelques points selon les ‘degrés’ auxquels on veut parvenir, ou auxquels on sent le besoin d’accorder plus d’attention pour exciter en soi l’AMOUR de DIEU :
-l’amour pénitent=produit la contrition des péchés et le rejet de nos manquements les plus habituels et les plus marqués.
-l’amour de conformité à la volonté divine=conduit à l’obéissance aux commandements divins et au support des épreuves.
-l’amour de complaisance=se nourrit de la méditation des perfections de Dieu et les attire en nos vies.
-l’amour de compassion ou de condoléance=contemple Jésus souffrant et cherche à le consoler.
-l’amour de bienveillance=travaille à glorifier Dieu en soi-même et à le faire glorifier dans les autres et par les autres.
Puissiez-vous revivre en ces jours la Passion du Seigneur qui nous sauve pour nous conduire tous ensemble dans son royaume, le Ciel. Amen