« Lorsque vous verrez l’Abomination de la désolation, installée dans le Lieu saint comme l’a dit le prophète Daniel, -que le lecteur comprenne ! » Je vais illustrer aujourd’hui cette redoutable phrase de l’Evangile.
Vous savez peut-être, ou pas (!) que le pape François a effectué un voyage au Royaume du Bahreïn, dans le golfe persique, du 3 au 6 novembre 2022, pour assister à un forum de dialogue intitulé : « Orient et Occident pour la coexistence humaine ». Le pape répondait ainsi à l’invitation des autorités civiles et religieuses, le roi Hamad de Bahreïn et le Conseil musulman des anciens.
Le Pape a prononcé un discours devant ce Conseil, à la mosquée du Palais royal (Sakhir à Awali), le vendredi 4 novembre 2022. Il a d’abord été salué par le Grand Imam d’Al-Azhar, (Ahmad Al-Tayyeb), avec qui il a signé, le 4 février 2019, à Abou Dabi, le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune.
Dans son intervention, le pape a prononcé une parole qui apparaît comme une négation de la Royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ. Voici ce texte : « Face à une humanité de plus en plus blessée et déchirée qui, sous le couvert de la mondialisation, respire avec difficulté et peur, les grandes religions sont appelées à être le cœur qui unit les membres du corps, l’âme qui donne espoir et vie aux aspirations les plus élevées. »
(Il est à noter que le texte français, publié par le site du Saint-Siège, est incomplet, mais les autres langues livrent bien le texte rapporté ci-dessus.)
Non, non et non, je ne peux approuver une telle doctrine ! vous ne pouvez adhérer à une telle doctrine ! en ce dimanche où l’Eglise dans son nouveau calendrier fête le Christ-Roi, je réponds :
Il n’y a qu’un seul Seigneur de l’humanité et un seul Roi qui unit les membres de son corps mystique ; un seul Esprit qui est comme l’âme de ce corps ; et un seul Dieu, Jésus-Christ, qui puisse « donner espoir aux aspirations les plus élevées » : je veux dire, qui puisse donner le salut et la vision éternelle de Dieu qui comblera et surpassera les désirs les plus hauts qui puissent se concevoir.
Et tous les hommes sont appelés à faire partie du Corps mystique du Christ par la grâce de Dieu.
Aucune autre « religion » ou prétendue telle, ne peut donner un quelconque « espoir » ou « une vie aux aspirations les plus élevées » de l’homme.
Aucune d’entre elles ne peut être un « cœur qui unisse les membres », si ce n’est par une association simplement humaine, totalement incapable d’opérer cette merveilleuse union entre ses membres par la grâce.
Aucune d’entre elles n’a été fondée par Dieu : elles sont le fruit de l’invention humaine, et enseignent des doctrines incompatibles avec la Vérité immuable qui est le Christ, le Verbe éternel de Dieu.
Comment donc ces religions pourraient-elles être « le cœur qui unit les membres du corps » ? La conception qui pointe derrière ces paroles est toujours la même : l’ensemble des religions doivent constituer une sorte de Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle, selon la très heureuse formule de l’abbé Georges de Nantes.
Tout ceci ne peut aboutir qu’à un indifférentisme profond, à une désaffection des catholiques pour leur religion, dont ils pensent de plus en plus qu’elle ne doit être qu’un décalque de la société civile et politique, saupoudrée d’une pseudo-charité aux relents de naturalisme.
Comment le successeur de Pierre peut-il enseigner une telle doctrine ?
C’est bien là un mystère…cruel !
« Dieu tout-puissant et éternel, dont l’Esprit sanctifie et gouverne tout le corps de l’Eglise, exaucez les prières que nous vous adressons pour tous les ordres sacrés, afin que par le don de votre grâce tous les degrés de la hiérarchie vous servent avec fidélité. » Amen