L’Évangile d’aujourd’hui nous démontre la miséricorde du Sauveur sous deux aspects en même temps : face à l’infirmité du corps et à celle de l’âme. Et étant donné que celle de l’âme est la plus importante, Jésus commence par celle-ci. Il sait que le malade s’est repenti de ses péchés, Il voit sa foi et celle de ceux qui l’amènent et Il lui dit : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Mt 9,2).
Pourquoi commence-t-Il toujours par dire cela quand personne ne le lui demande ? C’est clair qu’Il lit dans les pensées et Il sait que c’est pour cela que le paralysé lui sera plus reconnaissant, car en présence de la sainteté de Jésus, il aurait probablement expérimenté confusion et honte pour ses péchés et une certaine crainte qu’ils soient un obstacle à sa guérison. Le Seigneur veut le mettre à l’aise. Peu importe que les docteurs de la loi murmurent dans leurs cœurs. Au contraire, montrer qu’Il est venu pour exercer la miséricorde envers les pécheurs fait partie de sa mission et Il veut le proclamer ainsi.
Tes péchés sont pardonnés. Si nous en avions la possibilité, beaucoup d’entre nous seraient heureux de recommencer un chapitre de notre vie, un de ceux pendant lesquels nous avons fait quelques erreurs graves et pris de très mauvaises décisions. Pourtant nous savons que nous ne pouvons jamais revenir en arrière dans la vie, nous ne pouvons qu’aller vers l’avant. Pour ceux qui trouvent cette loi universelle de la vie un fardeau, Jésus apporte une bonne nouvelle : tout en allant vers l’avant nous n’avons pas besoin de traîner derrière nous ce fardeau toujours grandissant de nos erreurs coupables. C’est à nous que Jésus adresse ces paroles merveilleuses : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés ».
Dieu oublie notre péché. Qu’y a-t-il de si miraculeux dans le fait de pardonner ? Les gens ne se pardonnent-ils pas chaque jour ? Grâce à Dieu, ils le font. Mais il y a une grande différence entre le pardon des hommes et celui de Dieu. Quand nous pardonnons, nous gardons toujours en mémoire le mal qui a été fait. Le pardon de Dieu est total. “Mais moi, je ne me souviendrai plus de tes péchés. ” (Isaïe 43,25). C’est là le miracle : le pardon de Dieu est si complet que même la mémoire du péché s’efface. Jésus nous apporte ce pardon total.
Le sacrement de la liberté. Celui qui nous a dit qu’il “a le pouvoir, sur la terre, de pardonner les péchés ” a choisi de confier ce pouvoir à l’Église. Quand nous disons que nous “allons à la confession,” nous pensons peut-être que c’est comme “aller chez le dentiste ” – quelque chose que nous n’aimons pas beaucoup, qui nous fait mal, mais nous savons que c’est bon pour nous et qu’après nous nous sentirons mieux. Pourtant, le sacrement de la réconciliation est plutôt le sacrement de la liberté, d’une rencontre personnelle avec celui qui nous aime au-delà de notre entendement. C’est une rencontre tout aussi importante que celle du paralytique et de Jésus dans cette maison bondée, où le bruit de la conversation s’est calmé soudainement et chacun a retenu son souffle pour entendre ce que Jésus allait dire et faire. Dans ce sacrement impressionnant, nous confessons nos péchés au prêtre, qui prononce les mots de l’absolution. Mais, en réalité, c’est Jésus qui soulève le fardeau de la culpabilité de nos épaules et nous rend libres. C’est Jésus qui guérit notre paralysie spirituelle et nous aide à avancer de nouveau.
Seigneur Jésus, ne me laissez jamais m’habituer à votre don du pardon. Je sais que si je me rendais compte de la merveille de ce grand don, je dirais avec le peuple qui était témoin de vos miracles, “nous n’avons jamais rien vu de pareil !” Je sais que je ne mérite pas votre miséricorde, et que jamais je ne pourrais faire juste réparation pour mes péchés. Vous seul, Seigneur, êtes en mesure de payer le prix de mon péché, et vous l’avez fait sur le calvaire en acceptant de verser ton sang pour me racheter. Amen