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11ème dimanche après la Pentecôte 2022

Sermon donné par Monsieur l’Abbé Jean-Pierre Gaillard (de l’apostolat de la FSSP de Perpignan)

Au nom du Père et Fils et du St Esprit, ainsi soit-il ! Sommes-nous des croyants dont la foi repose sur des miracles ou sommes-nous des croyants qui mettent leur foi en Celui qui a le pouvoir de nous faire participer à la vie Divine ? Pourquoi s’étonner que l’auteur de la vie fasse entendre un sourd et fasse parler un muet, le même personnage ?  Pour celui qui a la foi, il n’apprend rien de ce que Notre-Seigneur vient de faire. Notre-Seigneur qui a participé à la création peut davantage guérir. D’ailleurs pourquoi guérit-il, celui-ci et pas tous les malades qu’Il croisent ? Notre-Seigneur n’est pas venu pour guérir la terre entière. Le mal fait ressortir le bien comme la maladie fait ressortir la santé. Notre-Seigneur accomplit quelques guérisons, pour montrer qu’Il est touché par les blessures du corps, qu’Il n’est pas insensible aux souffrances humaines mais surtout, Il nous montre qu’Il est Dieu. C’est parce qu’Il est de nature divine que le miracle a lieu. Bien sûr, en s’exposant publiquement aux yeux de tous, Il suscite des partisans mais aussi hélas des opposants qui nient en Lui la divinité. C’est la dure loi terrestre du quoique qu’on fasse, tout est soumis au jugement humain mais de cela, Notre-Seigneur nous apprend à poursuivre notre chemin. Notre-Seigneur est venu sauver cette nature humaine blessée par ce péché originel qui s’ensuit de toutes sortes de péchés qui engourdissent l’âme. Oui, la souffrance du sourd-muet vient de nos premiers parents. Ce n’est pas le rôle du Christ de faire que la souffrance n’existe plus. L’homme a mérité sa peine et Dieu qui a fixé la loi depuis toute éternité, ne peut pas revenir dessus sous peine de contredire ce qui l’a établi. Si Dieu le Père nous a donné son fils, ce n’est pas pour nous déroger à cette peine, encore moins de changer les règles en cours de partie. Nos contemporains et hélas aussi des chrétiens pensent qu’il n’y a absolument rien de figer, que tout est soumis à évolution, la morale et le dogme compris. Une chose dite sur laquelle on peut revenir dessus rentre dans la conception moderne. Ce genre de pratique répétitive met à mal l’autorité, là discrédite. Donc, dans les Évangiles où se racontent les miracles, NS n’agit pas pour changer ou adoucir la loi de son Père aux héritiers de la désobéissance que nous sommes mais pour concentrer l’attention sur Lui. Il est l’espérance d’un changement radical de notre devenir, après la vie d’ici-bas. En faisant des actes qui dépassent le commun des mortels, le Christ rend crédible le message qu’Il délivre. Or, il est sidérant que des générations qui n’avaient plus aucune perspective de vie surnaturelle, mettent à mort Celui qui était venu pour changer cela, en leur offrant un statut plus grand et plus avantageux que l’état initiale des premiers parents à leur création. Connaissant le cœur humain, le Sauveur s’emploie malgré tout, à donner le salut à tous ceux qui voudront l’accepter et le vouloir. Dieu nous donne et nous assure de ses grâces. Pour se faire, Notre-Seigneur nous montre aujourd’hui que l’homme ne peut pas aller à Dieu, s’il n’a pas été touché par la grâce d’en Haut. Et justement, vous aurez reconnu le rit de l’Ephphetha qu’accomplit Notre-Seigneur sur le sourd-muet que le prêtre reprend lors la cérémonie de baptême. Comment l’homme peut-il entendre la voix du pasteur, si ses oreilles, l’un de ces sens ne fonctionne pas ? Il ne peut recevoir aucune information notamment la foi. Le fait que Notre-Seigneur touche ses membres défectueux, les choses de la foi vont enfin parvenir au sujet nouvellement guéri. Cette instruction peut nous apprendre, qu’il n’est pas bon de tarder le baptême des petits enfants. On les prive de la possibilité d’entendre la douce musique de leur Créateur. On préfère cette idée selon laquelle qu’il est mieux d’attendre, que l’enfant devienne plus grand, pour être à même de décider et que c’est respecter leur choix ! Toute cette attente pour rien, empêche la grâce de faire son œuvre. L’oreille doit être débouchée pour écouter enfin la parole qui sauve. C’est le rôle de l’enfant que d’écouter. Une fois adulte, dès qu’il vivra de ce qu’il aura reçu, à son tour, il parlera de sa bouche des choses de la foi. Il aura à instruire. Nous comprenons pourquoi Notre-Seigneur délie la langue du muet, pas avant d’avoir guéri de sa surdité. C’est d’abord entendre la doctrine pour la communiquer ensuite. Faire répéter à un élève, ce qui l’a entendu est le meilleur moyen de savoir, ce qu’il a compris. De cet Évangile, nous apprenons également, le soin que nous devons apporter, à tout ce qui rentre en nous par nos sens, que tout a une influence bonne ou mauvaise. Écouter, sentir, voir de bonnes choses élèvent l’âme et nous portent vers le bien. Ce que le monde apporte à nos sens, c’est trop souvent le mal que l’enfant et l’adolescent reproduisent sans trop se poser de questions. De la bouche sort, ce qui a été entendu avec appétit. St Paul dit que la grâce de Dieu n’a pas été stérile en lui. Or, s’il le dit, c’est qu’il a bien fallu qu’il entende parler Dieu dans son cœur ?  Sourd à la grâce, nous le sommes quand nous cultivons le bruit dans notre cœur et muet, nous le sommes tout autant quand nous avons peur de parler de Dieu, de la foi à notre prochain. Puisse le Père des cieux, nous être attentifs à ce qu’Il a nous dire pour mieux le répandre ;   Au nom du Père…

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