Au commencement, c’est par le Verbe, c’est-à-dire par sa parole, que Dieu fit le monde (Dernier Évangile). Et c’est par la prédication de son Évangile que Jésus vint régénérer les hommes. « Nous avons été régénérés, dit S. Pierre, par une semence incorruptible, par la parole de Dieu qui vit et demeure éternellement. Et cette parole est celle dont la bonne nouvelle (c’est-à-dire l’Évangile) nous a été annoncée ». On comprend dès lors pourquoi l’Evangile de ce jour est celui du Semeur, car « la semence c’est la parole de Dieu ». « Si au temps de Noé les hommes périrent, c’est, dit S. Paul, à cause de leur incrédulité, alors que c’est par sa foi que Noé bâtit l’arche, et qu’il condamna le monde et devint héritier de la justice qui vient de la foi ». Aussi ceux qui croient à la parole de Jésus seront sauvés.
St Paul montre dans l’Epître de ce jour tout ce qu’il a fait pour prêcher la foi aux Nations. L’Apôtre des Gentils est en effet le Prédicateur par excellence. Il est le « ministre du Christ », c’est-à-dire celui que Dieu choisit pour révéler à tous les peuples la bonne nouvelle du Verbe Incarné.
Je reviens à l’évangile de ce jour : assis sur sa barque, Jésus prêche au bord du lac de Galilée. La semence qu’il jette tombe dans des cœurs plus ou moins bien disposés. De là, d’après S. Matthieu (13, 18) et S. Marc (4, 13) trois sorts défectueux selon qu’il s’agit d’un sol pierreux (âmes orgueilleuses), d’une terre aride (âmes desséchées par l’intérêt) ou d’un terrain plein de ronces (âmes où végète librement la sensualité) et trois résultats excellents, car dans la bonne terre la parole de Dieu produit du 30, du 60 et du 100. Et dans le capitule de Sexte, l’Église nous rappelle le nom de Sexagésime que porte ce Dimanche en s’arrêtant dans sa nomenclature à ce nom : « Des grains tombèrent dans une bonne terre et produisirent des fruits, l’un cent et l’autre soixante, sexagésimum ». Que ce soit un programme pour nous. Dans notre vie spirituelle, rapportons au moins du 60 pour cent, c’est-à-dire recevons dans un cœur bon et excellent la parole de Dieu et faisons-la fructifier par notre patience de telle sorte que Celui qui a passé son existence à répandre la bonne doctrine dans les âmes « Sparso verbi semine » (Veni creator), et qui continue ce geste par ses Apôtres et par son Église, puisse nous donner la récompense qu’il a promise à ceux qui sont toujours fidèles à réaliser généreusement leur foi. Amen
L’abbé Luc Pecha