Dans le sacrement de l’Eucharistie, après la consécration, Jésus, vrai Dieu et vrai Homme, est tout entier présent sous les espèces du pain, et tout entier présent sous les espèces du vin. Et sa présence est vraie, réelle et substantielle. Jésus est donc présent dans son humanité, non seulement à la droite du Père, mais en même temps dans le sacrement de l’Eucharistie, « en un mode d’existence que nos mots peuvent sans doute à peine exprimer, mais que notre intelligence, éclairée par la foi, peut cependant reconnaître et que nous devons croire fermement comme une chose possible à Dieu » (Concile de Trente)
Jésus a mis sa prodigieuse puissance divine au service de son Amour infini pour nous. Lorsque l’on considère l’Eucharistie, on est forcé de proclamer : « C’est ici qu’apparaît l’Amour de Dieu pour nous ». Le Sacré-Cœur de Jésus a accompli là le Chef-d’œuvre de son Amour. L’Eucharistie sort du Cœur de Jésus comme le fleuve sort de sa source. A l’Annonciation, le Verbe s’est fait chair. Le Jeudi saint, le Verbe s’est fait Eucharistie, pour demeurer avec nous, s’unir à nous, et nous faire vivre de sa vie divine, comme des enfants de Dieu. Saint Thomas d’Aquin ramène à deux les fins principales de l’Eucharistie : « Premièrement : Commémorer la Passion de Jésus-Christ et nous en appliquer les fruits ; deuxièmement : symboliser et réaliser l’union du Christ avec les chrétiens et avec l’Eglise entière. »
Il ne m’est pas possible de faire de longs développements. Mais aujourd’hui, je crois devoir insister sur un autre point. L’Eglise nous invite à rendre le culte d’adoration qui est dû au sacrement de l’Eucharistie, non seulement durant la messe, mais aussi en dehors de sa célébration. La conservation des saintes Espèces, pour les malades, a amené la louable coutume d’adorer, en dehors de la messe, le Pain du ciel, le Saint Sacrement qui contient en permanence l’Auteur même de la grâce, Notre Seigneur Jésus-Christ. Au cours des temps, l’Eglise a introduit diverses formes de culte envers l’Eucharistie, comme par exemple, les visites quotidiennes de dévotion au Saint-Sacrement, les bénédictions du Saint-Sacrement, les processions solennelles et les adorations publiques du Saint-Sacrement. Ces exercices de piété contribuent d’une manière importante à la foi et à la vie surnaturelle de l’Eglise. « Qu’on le sache bien, dit St Pierre Julien Eymard, un siècle grandit ou décroît en raison de son culte pour la Divine Eucharistie ».
« Qu’au cours de la journée, les fidèles ne négligent pas de rendre visite au Saint-Sacrement, qui doit être conservé dans un endroit très digne des églises, avec le plus d’honneur possible, selon les lois liturgiques. Car la visite est une marque de gratitude, un geste d’amour et un devoir de reconnaissance envers le Christ Notre-Seigneur, présent en ce lieu.
Chacun comprend que la Divine Eucharistie confère au Peuple chrétien une dignité incomparable. Car, non seulement durant l’oblation du sacrifice, mais encore après, tant que l’Eucharistie est gardée dans les églises et les oratoires, le Christ est vraiment l’Emmanuel, le « Dieu avec nous ». Car, jour et nuit, il est au milieu de nous et habite avec nous plein de grâce et de vérité. Il restaure les mœurs, nourrit les vertus, console les affligés, fortifie les faibles et invite instamment à l’imiter, tous ceux qui s’approchent de Lui, afin qu’à son exemple, ils apprennent la douceur et l’humilité de cœur, qu’ils sachent chercher non leurs propres intérêts, mais ceux de Dieu…
L’Eucharistie est gardée dans les églises et les oratoires comme centre spirituel de la communauté religieuse et paroissiale, et, encore de l’Eglise universelle et de l’humanité entière, parce que sous le voile des saintes espèces, elle contient le Christ, Chef visible de l’Eglise, Rédempteur du monde, centre de tous les cœurs, Roi et centre de l’univers ‘par qui tout existe et nous-mêmes par Lui’ ». (Mysterium fidei, Paul VI)
Devant l’Eucharistie, nous sommes devant l’Amour. L’Eucharistie est le sacrement de l’Amour, parce que c’est l’Amour qui l’a établi, c’est l’Amour qui s’y donne, c’est l’Amour qui produit l’amour dont Il veut être aimé.
« Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi Je vous soulagerai. » Ecoutons cet appel du Sacré-Cœur que nous fêterons cette semaine. Amen