Au moment où paraît Jeanne d’Arc en 1429, la France est en grand péril. L’Angleterre, jadis conquise par les Normands français, prend à son tour possession de la France : ce sont les représailles de la conquête, et l’aboutissement de la longue rivalité qu’elle avait provoquée. La France martyrisée sous Charles VI se relève sous Charles VII… par une intervention inespérée !
S’il est un épisode émouvant dans nos annales, c’est assurément la vie de Jeanne d’Arc, un miracle placé au seuil des temps modernes, un défi à ceux qui veulent nier le merveilleux.
L’histoire parait si incroyable que certains n’hésitent pas à la confondre avec la “légende” ou le “mythe”. Mais un fait aussi éclatant a laissé sa trace dans tous les écrits du temps, en France et en Europe.
Les deux procès qui ont suivi, la condamnation de Jeanne en 1431 et sa réhabilitation en 1456, ont recueilli une masse de témoignages et d’enquêtes qui sont parvenus jusqu’à nous et qui, sans ce drame, eussent été perdus pour l’Histoire. Les Anglais et leur instrument, l’évêque Cauchon, en voulant par un procès supprimer physiquement Jeanne la Pucelle, détruire son action et salir la réputation de son roi, lui ont élevé un monument éternel.
Elle fut ignorée ou incomprise pendant des siècles, raillée par des écrivains qui ne la connaissaient pas, comme Shakespeare ou Voltaire. Il aura fallu attendre le XIX° siècle pour que les Français la connaissent enfin, la célèbrent et lui rendent sa grandeur. L’Église la canonisera en 1920.
Paradoxalement ce furent des auteurs de la “libre-pensée” tels que l’archiviste Jules Quicherat, l’auteur de la 1ère édition des procès de Jeanne d’Arc, tels des historiens comme Jules Michelet, Henri Martin… qui sont à l’origine de cette ferveur populaire.
Jeanne d’Arc n’est donc pas une héroïne “légendaire” ou “mythique” comme on le lit trop souvent… certains, croyant même qu’elle n’a jamais existé ! Elle est une figure historique parmi les plus intéressantes, les mieux connues et documentées de notre Histoire de France. Il est de nos jours facile de lire et d’étudier les documents contemporains de Jeanne d’Arc, notamment les deux procès, les chroniques et les témoignages d’époque… et de se faire sa propre opinion. (Et n’oublions pas l’archevêque d’Embrun Jacques Gélu qui a défendu Jeanne)
Avec seulement deux ans d’existence publique, elle est le personnage français sur lequel on a le plus écrit.
Malheureusement depuis 1805 ont fleuri une pléaide d’auteurs de thèses sensationnelles, sorties tout droit de leur imagination (“Jeanne est une bâtarde royale”, “Jeanne n’a pas été brûlée”, “Jeanne est un homme” etc.). Pourfendeurs de “complots”, ils se sont copiés les uns les autres, ont dévoyé sans état d’âme les textes d’époque et dénoncent les “falsifications” commises par les Historiens ! Tout cela ne mériterait pas qu’on en parle si, avec la bienveillance suspecte de certains médias, autant de lecteurs mal informés ne prenaient cette prose pour argent comptant !
Tous les pays du monde aimeraient avoir une Jeanne d’Arc dans leur Histoire
« Grand’pitié ! jamais personne ne secourut la France si à propos et si heureusement que cette Pucelle, et jamais mémoire de femme ne fut si déchirée. » Étienne Pasquier (1529-1615).
J’ai eu la chance de me rendre à Domrémy, durant les vacances de février 2017. Force m’est de reconnaître que le cadre merveilleux, la petite église paroissiale et la basilique ne sont plus guère l’objet que de ‘pèlerinage’ touristique ; même si en ce jour il y a bien des festivités présidées par l’évêque du lieu. Plus de Chapelains, leur maison sert de lieu pour des retraites. Plus de Carmel. Plus d’abri du pèlerin, récemment détruit pour faire place à un restaurant…
Sainte Jeanne d’Arc, priez pour nous, et continuer de défendre et protéger notre pays. Amen