« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, et le jour s’est levé sur ceux qui habitaient la région des ombres de la mort… Car un Petit Enfant nous est né, et un Fils nous a été donné. » (Isaïe 9)
L’office divin des Matines de Noël, d’une richesse splendide, trop peu connue hélas des fidèles nous avertit qu’aux ténèbres et à l’ombre de la mort succède la grande lumière entourant le Petit Enfant qui nous est né, le Fils qui nous a été donné !
C’est en effet une bien sombre histoire que celle de l’humanité. Nous avons quelque peu cherché à la retrouver, durant notre Avent, en nous remémorant la triste chute d’Adam notre premier père.
Malgré les angoisses présentes nous pouvons redire au chef de notre humanité « Réjouis-toi, Adam, notre Père » car nous savons bien maintenant qu’en te promettant ton Sauveur, Dieu nous a tous comblés de la joie de Noël.
Un chant de noël de France, du 17ème s, d’un ton et d’une allure sarcastique ayant pour titre : ‘Le démon assurément…’ prive Adam de se réjouir longtemps d’une victoire qu’il avait fort mal assurée. Seulement pour que la victoire soit totale, retenons la consigne : « Quand nous vivons saintement, au ciel Dieu nous enlève…et qu’ainsi plaise à Dieu qu’au firmament notre bonheur s’achève ! »
Un autre noël (du pays de Galles) chante : « Adam avait tout pour vivre heureux avec les fruits permis, Tenté par Belzébuth ne sut pas obéir ; Avec lui nous voilà bannis du ciel divin. Mais vint le jour de Noël, le jour de la bonté de Dieu, Alors la joie vers nous descend du ciel ! »
Voilà pourquoi nous devons rendre grâces comme le chante un noël de Sologne, qui nous demande aussi de ne pas oublier de prier pour tous, y compris pour les âmes prisonnières du Purgatoire, au nombre desquelles nous pourrons redouter de nous trouver un jour…
L’Enfant de Bethléem nous a aimés…. Nous pouvons le voir nous tendant les bras, dans sa petite crèche nous regardant de ses yeux humains, nous offrant la grâce de son sourire. S’il est grand et redoutable dans sa divinité, il s’est fait, dans son humanité, tout petit et tout proche. Jésus naît, et avec lui nous naissons, ou plutôt nous renaissons. En vie divine ; tandis que lui, il naît en vie humaine. « Le Sauveur du monde, né aujourd’hui, lisons-nous, à la postcommunion de cette messe, est l’auteur de notre naissance divine ». Comprenons les adjurations de Saint Léon : « Reconnais, ô chrétien, ta dignité ! devenu participant de la nature divine, ne retourne pas en ton ancien état d’esclave, par une conduite de dégénéré…Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être transféré au royaume divin de la lumière. » (Serm. I de Nativit.)
Joyeux Noël à tous auprès de l’Enfant Jésus. Amen