Tandis qu’il descend de la montagne, les foules vont au devant du Seigneur ; car elles n’ont pu gravir les sommets. Et le premier qui vient à sa rencontre est un lépreux : à cause de sa lèpre il ne pouvait entendre le si long discours prononcé par le Sauveur sur la montagne. Il faut noter qu’il est le premier cas spécial de guérison : le second rang revient au serviteur du centurion, le troisième à la belle-mère de Pierre accablée par la fièvre à Capharnaüm, le quatrième aux possédés du démon qui sont présentés au Seigneur et dont les esprits sont chassés par sa parole lorsqu’il guérit aussi tous les malheureux.
« Et voici qu’un lépreux vint se prosterner devant lui en disant… » Après la prédication et l’enseignement, voici, fort à propos, l’occasion d’un signe afin que la puissance du miracle confirme chez les auditeurs la parole qu’ils viennent d’entendre. « Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. » Celui qui fait appel à la volonté ne doute pas de la puissance. « Alors il étendit la main et il le toucha en disant : Je le veux, sois purifié. » Le Seigneur étend la main, la lèpre fuit aussitôt. Observe également combien la réponse est humble et sans jactance. Le lépreux dit : « Si tu veux. » Le Seigneur répond : « Je le veux. » Il avait dit aussi : « Tu peux me purifier » Le Seigneur ajoute ces mots : « Sois purifié. » Il ne faut donc pas, comme le pensent la plupart des Latins, joindre les deux expressions et lire : « Je veux purifier », mais les séparer. Ainsi Jésus dit d’abord : « Je le veux », ensuite il ordonne : « Sois purifié. »
« Et Jésus lui dit : Garde-toi d’en parler à personne. » Et vraiment, était-il nécessaire d’annoncer en paroles ce que son corps proclamait ? « Mais va, montre-toi au prêtre. » Il le renvoie au prêtre pour différentes raisons. D’abord par motif d’humilité : il veut montrer qu’il témoigne de la déférence aux prêtres. Car la loi prescrivait à ceux qui avaient été guéris de la lèpre d’offrir des présents aux prêtres. Ensuite, à la vue du lépreux purifié ou bien ils croiront au Sauveur, ou bien ils ne croiront pas. S’ils croient, ils sont sauvés ; s’ils ne croient pas, ils seront sans excuse. Et en même temps, Jésus se dégage du reproche qu’on lui inflige très souvent, celui de violer la loi.
Dieu tout-puissant et éternel, jetez un regard favorable sur notre infirmité et étendez la droite de votre majesté pour nous protéger. Amen