Dans son histoire mouvementée, et parfois douloureuse, le peuple chrétien a fait l’expérience de la présence, du soutien et du réconfort de leur Mère du Ciel. (Ainsi à Lépante le 7 octobre 1571). Bien mieux encore, c’est Elle qui nous obtient la grâce de la fidélité et de la force dans le combat spirituel, qui est bien plus âpre, bien plus exigeant que toutes les guerres de conquête ou de défense. C’est en notre cœur que se joue le drame de la Rédemption, la lutte entre la grâce divine et le poids de nos péchés. La frontière est dans notre âme et nous ne pouvons avoir de meilleur secours que celui que nous apporte la mère de Jésus, parce qu’Elle nous apprend à vivre selon la sagesse de Dieu, Elle qui est le chef d’œuvre de cette sagesse créatrice.
Oui, comme nous y invite le livre des Proverbes, nous sommes heureux si nous écoutons Ses enseignements, si nous gardons ses voies et ses instructions, si nous mettons en pratique toutes ces bonnes inspirations. Or il n’est pas de meilleure école que la prière du chapelet. C’est ainsi que nous nous mettons dans la disposition d’écouter vraiment le Seigneur pour accomplir Sa volonté et servir ainsi Son Royaume.
En ce jour de fête, l’Église propose à notre méditation ce grand texte de l’Annonciation : Dieu qui vient solliciter son humble créature afin qu’elle participe pleinement à son propre salut et à celui de tous ses frères les hommes. Le Fiat ! le « oui » de la Vierge Marie nous ouvre les portes du salut et nous donne de faire l’expérience de la grâce de la Rédemption. La Vierge accueille le message de la Révélation, Elle y adhère totalement et en Elle le Verbe prend chair, la Parole de Dieu jaillit dans notre pauvre humanité, Dieu se fait homme. Et ce que Marie reçoit comme grâce insigne, comme cadeau merveilleux, Elle nous le donne, elle nous le communique.
Nous aussi, par la Foi, nous accueillons le message de salut, la présence du Christ Sauveur dans notre vie. Nous aussi nous nous consacrons totalement, dans la logique de notre baptême et de notre confirmation, à Dieu. Nous aussi nous voulons communiquer aux autres la lumière de la vérité, la joie de l’Évangile, la Bonne Nouvelle du pardon et de la réconciliation. Mais pour vivre d’un authentique esprit surnaturel, pour répondre aux exigences de notre baptême, nous avons besoin de la prière, de l’aide, du secours, de l’exemple de la Très sainte Vierge Marie.
« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole. »
Cette profession de foi, cet engagement de toute sa vie, la Vierge Marie l’a fait en notre nom à tous. La prière mariale du rosaire nous obtient la grâce d’imiter cet exemple et pour cela, justement, nous avons besoin de la grâce et de la présence du Saint-Esprit. En effet, l’ange Gabriel déclare à la Mère de Dieu :
« L’Esprit-Saint surviendra en vous et la puissance du Très Haut vous prendra sous son ombre. »
A notre tour, nous devons, par la célébration de ces saints mystères, supplier de recevoir la grâce du Saint-Esprit pour que la puissance du Très-Haut nous saisisse tout entier, depuis les facultés les plus hautes de notre esprit jusqu’à nos réactions les plus spontanées face aux événements et aux personnes qui surgissent dans notre vie.
Que la prière et la méditation des mystères du rosaire nous obtiennent toutes les grâces dont nous avons besoin pour accomplir notre vocation. Amen