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4ème dimanche après l’Epiphanie

   La vie chrétienne est une tempête sur la mer. Comme le bon Dieu traite parfois rudement ses enfants ! C’est qu’il n’est pas comme ces mères déraisonnables dont la tendresse consiste à caresser et à gâter leurs enfants. Il est le premier à appliquer le principe de la Sainte Écriture : Celui qui aime son enfant n’épargne pas la verge. Et c’est pour notre bien. Les enfants de Dieu supportent mal les jours heureux ici-bas. L’histoire de l’Église et l’histoire particulière des âmes le prouvent. Comme l’Église était grande au temps des persécutions ! Les chrétiens détestés, persécutés, méprisés extérieurement, étaient, parfaits et saints. Mais, au moyen âge, quand l’Église brilla de son plus grand éclat et que les empereurs et les rois la dotèrent de biens terrestres, la lumière intérieure pâlit de plus en plus. Oui, il est bon pour nous, chrétiens, que notre situation extérieure ne soit pas trop bonne. Il est vrai que nous avons besoin de ce que le Sauveur exigea de ses disciples pendant la tempête sur le lac : une foi forte et une ferme confiance en Dieu. « Pourquoi avez-vous si peu de foi ? » La grande souffrance, les grandes épreuves, la grande misère peuvent être un remède, mais aussi un poison. Certains trouvent dans les souffrances, de nos jours, le chemin qui mène à Dieu ; mais, pour beaucoup, la crise économique est un poison qui apporte la mort de l’âme. Priez, mes frères, pour tous ceux qui sont éprouvés, afin que leur misère et leur souffrance les purifient et les sanctifient. Aimons à penser surtout et souvent à ceux qui sont, comme nous, membres du corps du Christ et qui sont en butte à la tempête sur la mer. Représentons-nous, par exemple, les chrétiens dans tous ces pays où règne la persécution. Voyons ces enfants de Dieu, à cause de leur foi, condamné aux travaux forcés. Jour après jour, sans dimanche, sans messe, sans communion, il leur faut abattre des arbres…, ils sont à peine vêtus, mal nourris et, sous le fouet des soldats, il s’avance peu à peu vers la mort. Combien de fois ces pauvres gens doivent crier vers le ciel : « Seigneur, sauvez-nous, nous périssons. » Pour ces pauvres, qui sont en même temps des riches, nous devons prier, afin qu’ils demeurent forts, afin qu’ils soient vainqueurs. Car leur souffrance nous profite à tous. Ils accomplissent et achèvent ce qui manque au corps du Christ, comme le dit St Paul. Chez nous aussi, dans notre entourage, il y a des « tempêtes sur la mer », il y a la misère et les autres souffrances qui anéantissent. Portons secours là où nous le pouvons. Cette semaine c’est la Chandeleur. Durant les processions, qui se faisaient jadis dehors, les enfants de Dieu s’avancent autour de l’Église, un cierge à la main. Il leur faut se défendre contre le vent qui essaie d’éteindre leur lumière. C’est l’image de la vie intérieure du chrétien. Le Chrétien est un porte-lumière, un porte-Christ. Depuis son baptême, il porte et entretient en lui la divine lumière de la grâce ; bien plus le Christ lui-même est dans son âme, en dépit de la nuit et des tempêtes du dehors. Sans doute, l’ennemi des âmes voudrait bien éteindre cette lumière et il souffle dessus de toutes ses forces. Ce sont là les tempêtes de la vie. Mais l’enfant de Dieu maintient sa lumière et continue de la porter. Dans la maison de Dieu, à l’Évangile et dans la communion, il reçoit un nouvel aliment et une nouvelle force pour entretenir cette lumière. Ainsi il pourra traverser les tempêtes de la vie et porter sa lumière jusqu’au temple de gloire, au ciel.

   N’oublions pas que cette force du Dieu Emmanuel à briser les obstacles, au moment même où les hommes s’inquiètent de son repos apparent, se montre souvent dans les annales de son Eglise. Que de fois il a choisi, pour sauver tout, l’instant où les hommes croyaient tout perdu ! Il en est de même dans la vie du fidèle. Souvent les tentations nous agitent, leurs flots semblent nous submerger, et cependant notre volonté demeure fortement attachée à Dieu. C’est que Jésus dort au fond de la barque, et nous protège par ce sommeil. Si bientôt nos instances le réveillent, c’est plutôt pour proclamer son triomphe et le nôtre ; car il a déjà vaincu, et nous avec lui. Amen

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